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biographie
Henry Dunant

Henry (Jean-Henri) Dunant naît le 8 mai 1828 à Genève dans une famille protestante, active dans le domaine social. Son père, Jean-Jacques Dunant, membre du Conseil représentatif de la ville, a des intérêts dans le commerce ; sa mère, Anne-Antoinette Colladon, dont les ancêtres avaient fui les persécutions religieuses, est d’origine berrichonne.

 

1849, il débute dans le monde des affaires, chez les financiers Lullin et Sautter de Beauregard. En 1852 , il fonde l’Union chrétienne des jeunes gens de Genève. Avec un zèle de missionnaire il voyage en Hollande, en Belgique, en France, pour créer ou stimuler de nouvelles Unions chrétiennes.

 

Plusieurs personnalités suisses fondent la Compagnie genevoise des colonies juives de Sétif en 1853 et emploi Dunant comme commis comptable. Leur intention est d’implanter des colons suisses dans les 20.000 hectares concédés par décret de l’empereur Napoléon III en date du 26 avril 1853, afin d’établir dix villages à la limite de la Kabylie. Une centaine de familles du canton de Vaud  s’installeront dans la région de Sétif.

 

Lors de son deuxième séjour en Algérie en 1854, H.Dunant entreprend l’établissement d’un premier moulin à eau. Il obtiendra une concession de 8 hectares ainsi que des concessions de mines et plusieurs centaines d’hectares de forêts de chênes-­lièges à Akfadou ; puis il fonde en 1856 la Société Anonyme des Moulins de Mons-Djemila, près des ruines de la ville romaine.

 

En 1859, Henry Dunant se trouve en Lombardie, alors que les armées françaises de Napoléon III, alliées des Piémontais pour la libération de  l’Italie du Nord, battent les Autrichiens à Palestro, Magenta et Solférino. Il est probable que Henry Dunant est venu pour obtenir de Napoléon III qui se trouvait alors en Italie, une concession en Algérie alors qu’il se prétend « touriste ». Il n’est pas témoin de la bataille de Solférino mais le lendemain il voit avec effroi les très nombreux blessés (plus de 30 000 auxquels il convient d’ajouter 6 000 morts) et constate l’état sanitaire et médical épouvantable. Pendant plusieurs jours il soigne les blessés avec l’aide des femmes de Castiglione et en achetant de ses propres deniers nourriture et vêtements pour les rescapés de la bataille, Italiens, Français et Autrichiens confondus.

 

De retour à Genève, Dunant, traumatisé, ne pense plus qu’à aider les victimes. Il écrit Un souvenir de Solférino, publié à compte d’auteur en 1862, où il révèle de façon réaliste la face cachée de la victoire et met en évidence la souffrance des soldats blessés abandonnés sans soins. Il en envoie un exemplaire à des personnalités politiques et militaires philanthropiques et religieuses. En quelques années, le livre est traduit en onze langues.

 

Le 9 février 1863, il fonde à Genève le Comité des Cinq, embryon de la future Croix-Rouge, qui, outre Dunant, avec juriste Gustave Moynier, le général Guillaume Henri Dufour et les chirurgiens Louis Appia et Théodore Maunoir. Enfin, le 22 août 1864 est signée la première Convention de Genève pour l’amélioration du sort des militaires blessés, qui jette les bases du droit humanitaire et établit la Croix Rouge international tout en décidant que le personnel sanitaire porterait comme signe distinctif un brassard blanc avec une croix rouge et qu’il serait neutre.

 

Toujours fidèle à ses idéaux, Dunant fonde, durant la guerre de 1870, la Société d’assistance générale puis l’Alliance universelle pour l’ordre et la civilisation dont le premier congrès se tient à Paris en 1872. A cette occasion, il propose qu’une cour d’arbitrage soit chargée de gérer les conflits interétatiques afin de les régler sans usage de la force.  

 

La même année, il participe à la création  de la Société pour l’amélioration des conditions des prisonniers de guerre dont il est nommé secrétaire international en 1874. Ses nouvelles responsabilités l’amènent à voyager dans les pays européens. Mais cette initiative échoue. Dunant traverse alors une longue période de repli, de dépression.

 

Il finit par se fixer en 1887 en Suisse, dans le canton d’Appenzell, à Heiden où il vit à partir de 1892 à l’hôpital de district par le docteur Hermann Altherr. Il entreprend de rédiger ses Mémoires.

 

En 1895, le journaliste Georg Baumberger obtient une interview de Dunant et écrit un article sur lui, qui va attirer l’attention internationale sur le fondateur de la Croix-Rouge. Dunant reçoit des messages de sympathie et de soutien du monde entier, y compris de personnalités religieuses et politiques ; mais aussi des soutiens financiers comme la pension annuelle que lui verse la tsarine Maria Federovna.

 

Dans ce nouveau contexte, il se remet à écrire et à entretenir des relations avec des pacifistes comme l’autrichienne Bertha von Suttner -future lauréate du prix Nobel de la Paix, en 1905. Il en déduit que les femmes pourraient jouer un rôle essentiel pour la paix  et en vient à proposer la création d’une Croix-Verte pour la protection des femmes.

 

Enfin, ultime reconnaissance, Henry Dunant reçoit en 1901, le premier prix Nobel de la Paix, avec Frédéric Passy, pacifiste, féministe,  anticolonialiste, fondateur en 1867 de la Ligue internationale de la paix et de la liberté. 

 

C’est à Heiden qu’il s’éteint à l’âge de 82 ans, le 30 octobre 1910 après avoir confié  au docteur Altherr ses volontés pour son inhumation :

 «Je souhaite être porté en terre comme un chien, sans aucune de vos cérémonies que je n’admets pas. Je compte donc sur votre grande obligeance pour qu’il en soit ainsi. Je suis un jeune disciple du Christ et rien de plus».

 Lors d’une modeste cérémonie  il est incinéré au cimetière du Sihlfeld de Zurich.

 Mais quelques années plus tard un imposant monument lui sera dédié.

 

Roger DURAND,  Henry DUNANT  1828-1910, Genève, Société Henry DUNANT – 2012 – 96 pages.

 

1849, il débute dans le monde des affaires, chez les financiers Lullin et Sautter de Beauregard. En 1852 , il fonde l’Union chrétienne des jeunes gens de Genève. Avec un zèle de missionnaire il voyage en Hollande, en Belgique, en France, pour créer ou stimuler de nouvelles Unions chrétiennes.

 

Plusieurs personnalités suisses fondent la Compagnie genevoise des colonies juives de Sétif en 1853 et emploi Dunant comme commis comptable. Leur intention est d’implanter des colons suisses dans les 20.000 hectares concédés par décret de l’empereur Napoléon III en date du 26 avril 1853, afin d’établir dix villages à la limite de la Kabylie. Une centaine de familles du canton de Vaud  s’installeront dans la région de Sétif.

 

Lors de son deuxième séjour en Algérie en 1854, H.Dunant entreprend l’établissement d’un premier moulin à eau. Il obtiendra une concession de 8 hectares ainsi que des concessions de mines et plusieurs centaines d’hectares de forêts de chênes-­lièges à Akfadou ; puis il fonde en 1856 la Société Anonyme des Moulins de Mons-Djemila, près des ruines de la ville romaine.

 

En 1859, Henry Dunant se trouve en Lombardie, alors que les armées françaises de Napoléon III, alliées des Piémontais pour la libération de  l’Italie du Nord, battent les Autrichiens à Palestro, Magenta et Solférino. Il est probable que Henry Dunant est venu pour obtenir de Napoléon III qui se trouvait alors en Italie, une concession en Algérie alors qu’il se prétend « touriste ». Il n’est pas témoin de la bataille de Solférino mais le lendemain il voit avec effroi les très nombreux blessés (plus de 30 000 auxquels il convient d’ajouter 6 000 morts) et constate l’état sanitaire et médical épouvantable. Pendant plusieurs jours il soigne les blessés avec l’aide des femmes de Castiglione et en achetant de ses propres deniers nourriture et vêtements pour les rescapés de la bataille, Italiens, Français et Autrichiens confondus.

 

De retour à Genève, Dunant, traumatisé, ne pense plus qu’à aider les victimes. Il écrit Un souvenir de Solférino, publié à compte d’auteur en 1862, où il révèle de façon réaliste la face cachée de la victoire et met en évidence la souffrance des soldats blessés abandonnés sans soins. Il en envoie un exemplaire à des personnalités politiques et militaires philanthropiques et religieuses. En quelques années, le livre est traduit en onze langues.

 

Le 9 février 1863, il fonde à Genève le Comité des Cinq, embryon de la future Croix-Rouge, qui, outre Dunant, avec juriste Gustave Moynier, le général Guillaume Henri Dufour et les chirurgiens Louis Appia et Théodore Maunoir. Enfin, le 22 août 1864 est signée la première Convention de Genève pour l’amélioration du sort des militaires blessés, qui jette les bases du droit humanitaire et établit la Croix Rouge international tout en décidant que le personnel sanitaire porterait comme signe distinctif un brassard blanc avec une croix rouge et qu’il serait neutre.

 

Toujours fidèle à ses idéaux, Dunant fonde, durant la guerre de 1870, la Société d’assistance générale puis l’Alliance universelle pour l’ordre et la civilisation dont le premier congrès se tient à Paris en 1872. A cette occasion, il propose qu’une cour d’arbitrage soit chargée de gérer les conflits interétatiques afin de les régler sans usage de la force.  

 

La même année, il participe à la création  de la Société pour l’amélioration des conditions des prisonniers de guerre dont il est nommé secrétaire international en 1874. Ses nouvelles responsabilités l’amènent à voyager dans les pays européens. Mais cette initiative échoue. Dunant traverse alors une longue période de repli, de dépression.

 

Il finit par se fixer en 1887 en Suisse, dans le canton d’Appenzell, à Heiden où il vit à partir de 1892 à l’hôpital de district par le docteur Hermann Altherr. Il entreprend de rédiger ses Mémoires.

 

En 1895, le journaliste Georg Baumberger obtient une interview de Dunant et écrit un article sur lui, qui va attirer l’attention internationale sur le fondateur de la Croix-Rouge. Dunant reçoit des messages de sympathie et de soutien du monde entier, y compris de personnalités religieuses et politiques ; mais aussi des soutiens financiers comme la pension annuelle que lui verse la tsarine Maria Federovna.

 

Dans ce nouveau contexte, il se remet à écrire et à entretenir des relations avec des pacifistes comme l’autrichienne Bertha von Suttner -future lauréate du prix Nobel de la Paix, en 1905. Il en déduit que les femmes pourraient jouer un rôle essentiel pour la paix  et en vient à proposer la création d’une Croix-Verte pour la protection des femmes.

 

Enfin, ultime reconnaissance, Henry Dunant reçoit en 1901, le premier prix Nobel de la Paix, avec Frédéric Passy, pacifiste, féministe,  anticolonialiste, fondateur en 1867 de la Ligue internationale de la paix et de la liberté. 

 

C’est à Heiden qu’il s’éteint à l’âge de 82 ans, le 30 octobre 1910 après avoir confié  au docteur Altherr ses volontés pour son inhumation :

 «Je souhaite être porté en terre comme un chien, sans aucune de vos cérémonies que je n’admets pas. Je compte donc sur votre grande obligeance pour qu’il en soit ainsi. Je suis un jeune disciple du Christ et rien de plus».

 Lors d’une modeste cérémonie  il est incinéré au cimetière du Sihlfeld de Zurich.

 Mais quelques années plus tard un imposant monument lui sera dédié.

 Roger DURAND,  Henry DUNANT  1828-1910, Genève, Société Henry DUNANT – 2012 – 96 pages